vendredi 5 mai 2023

Bernard TABAR, Prieur au monastère de Houffalize

Si vous avez des informations concernant Bernard TABAR, elles sont bienvenues.

Bernard TABAR

Né à Brisy en 1633, il est le fils de Jean Tabar décédé en1691, échevin de Brisy.

A cette époque, les Tabar sont nombreux dans ce petit village, nous en avons la traçabilité par les actes de baptêmes, de mariages et de décès de la paroisse de Cherain, rédigés par les curés, prêtres et vicaires de Brisy.

A cette époque, Brisy faisait partie de la paroisse de Cherain. Plus tard, le clergé a souhaité que le village de Brisy soit attaché à la paroisse de Sommerain. La date est à rechercher.

L’acte de baptême de Bernard Tabar n’a pu, à ce jour être retrouvé. Cependant Bernard Tabar figure dans un acte de baptême de Jean Tabar né à Brisy en 1685. Il en était le parrain. A cette époque, Bernard est chanoine à Houffalize. Plus tard en 1692, il devint prieur de l’abbaye du Val des Ecoliers à Houffalize jusqu’en 1701, date de son décès.

Suivant les actes religieux de la paroisse de Cherain, nous remarquons à Brisy, un lien d’amitié et peut être de parenté entre les familles Tabar et Wilmotte. Car, souvent lors des baptêmes des enfants de ces familles nombreuses, parrain et marraine sont des Tabar pour les Wilmotte et des Wilmotte pour les Tabar.

Un des prêtres vicaire de Brisy, Jean Tabar °1728 +1764, est issu d’une famille Tabar de Brisy. Son nom est mentionné dans une rubrique de «Brisy village et ses ancêtres», (voir la rubrique « Croix de Brisy »).

Aujourd’hui, à Brisy, nous constatons qu’il ne reste personne de ces grandes familles.

Le nom de Bernard Tabar est mentionné sur la cloche de l'église de Fontenaille.

Ci-dessous, suivant document publié par  Houffarchive (Thibaut Westhof)  http://houffarchive.be/2023/03/10/bernard-tabar-prieur-de-houffalize/

Bernard Tabar naît à Brisy (Cherain) vers 1633. Il  est le fils, vraisemblablement, de Jean Tabar, échevin de la Cour locale en 1640/1655, et neveu de Pierre Tabar, bourgmestre de Houffalize à la même époque [1]

Il est admis comme profès [2] à l’âge tardif de trente-six ans si le témoignage de l’obituaire [3] est exact [4].

Il est sous-prieur [5] (NDLR de l’abbaye du Val-des-Ecoliers de Houffalize) au moins dès 1678 et représente à ce titre le monastère en différentes occasions [6]. En 1682, il tient le secrétariat des assemblées capitulaires et est qualifié notarius capituli [7]. Au décès de Jean de Tiège, il est élu (ndlr prieur) [8] le 21 mars 1692.

Le 22 avril suivant, Jean de Montenay, abbé de Sainte-Geneviève de Paris, général de l’Ordre, confirme le nouveau prieur [9]. Le 4 août 1698, le monastère de Sainte-Catherine reçoit la visite du frère Jean Macaire, abbé du Val-des-Ecoliers à Liège [10]. Celui-ci recommande au Chapitre de procéder à l’élection d’un sous-prieur. Le choix se porte sur Louis Draway, curé de Cherain [11] en 1675. Procédure exceptionnelle : le prieur dut remettre à cette occasion, son droit de vote au visiteur.

Le règlement statué au cours de sa visite, reprend outre les dispositions habituelles, des recommandations particulières concernant le service du réfectoire, la formation des novices à la prédication et l’étude de la Théologie, la conservation de la Bibliothèque ; il fait état de diverses plaintes concernant la fuite des secrets de la maison et des délibérations capitulaires.

On peut considérer comme une suite pratique de cette visite les travaux que Tabar fit entreprendre au monastère, restaurant le réfectoire et lui donnant les dimensions qu’il conservera jusqu’à l’ancien régime, de même que la cuisine à l’étage, interdite aux servantes [12].

Le prieur fit rééditer pour la part lui incombant, l’église paroissiale de Cherain [13], vraisemblablement à partir de 1694. La reconstruction de celle de Fontenaille suscita de 1696 à 1699 un procès entre le monastère et la Communauté des fidèles, par devant le Conseil de Luxembourg [14]. Parmi les travaux importants de cette époque, signalons l’installation du grand autel de l’église de Houffalize, achevé en 1698 à l’initiative du sous-prieur Louis Draway [15]. Bernard Tabar assiste régulièrement aux assemblées d’Etats de Luxembourg après le retour du duché aux Pays-Bas espagnols [16], en avril, octobre, décembre 1698, en janvier et décembre 1699, le 2 novembre 1701.

Le prieur meurt à l’âge de soixante-huit ans [17], le 5 décembre 1701.

LE MONASTÈRE DU VAL-DES-ECOLIERS

Le monastère [18] du Val-des-Ecoliers d'Houffalize doit sa fondation aux seigneurs de la bourgade ardennaise et à l'abbaye liégeoise de Notre-Dame-en-Ile. Créé en 1235 dans l'ancien hôpital Sainte-Catherine situé aux portes de la ville, il fut implanté en 1243 dans un endroit plus propice, près du pont de l'Ourthe. Les religieux avaient pour missions de mener dans le cloître la vie commune des chanoines réguliers et d'exercer au dehors, de manière permanente, le ministère paroissial dans plusieurs églises de la région incorporées au prieuré. Ils s'en acquittèrent jusqu'à la fin du 18* siècle. En 1784, la communauté fut dispersée et sa maison fermée en application de l'ordonnance promulguée l'année précédente par l'empereur Joseph II et portant sur la suppression des ordres contemplatifs.

Du 13e au 18e siècle, le prieuré était le principal centre religieux de la terre de Houffalize. Il possédait un domaine étendu dans la prévôté d'Ardenne et même au-delà. L'histoire de l'Ourthe orientale s'alimente pour une bonne part aux archives de l'Institution [19].

LE DUCHÉ DE Luxembourg

Le duché de Luxembourg est une ancienne principauté du Saint-Empire romain germanique.
Il était beaucoup plus étendu que l'actuel grand-duché, puisqu'il regroupait l'actuel grand-duché, la province belge de Luxembourg, une partie de la province de Liège (environs de Saint-Vith) telle qu'on la connaît aujourd'hui, les alentours de Montmédy et de Carignan ainsi que ceux de Thionville jusqu'à Marange-Silvange en France (région Grand Est), ainsi que la région comprenant Bitburg, Neuerburg, Kronenburg, Manderscheid et Schleiden dans l'Eifel, mais aussi les localités d'Igel, aux portes de Trèves, et de Sarrebourg sur la rive droite de la Moselle (Land de Rhénanie-Palatinat) en Allemagne.

POUR LA PÉRIODE QUI NOUS CONCERNE

Pendant les XVIe et XVIIe siècles, le duché de Luxembourg et les autres provinces qui composent le territoire des Pays-Bas appartiennent aux Habsbourg d’Espagne.

Sur l’échiquier européen, le Luxembourg occupe une position stratégique importante. Dès le XVIe siècle, le pays est entraîné dans les nombreuses guerres que les Habsbourg d’Espagne et les Valois, puis les Bourbons de France se livrent pour l’hégémonie en Europe. La ville de Luxembourg est progressivement transformée en une des forteresses les plus réputées d’Europe, véritable « Gibraltar du Nord ».

En 1659, le traité des Pyrénées, qui met un terme provisoire au conflit franco-espagnol, démembre toute la partie méridionale du duché — notamment Thionville et Montmédy — au profit de la France. En 1684, la forteresse de Luxembourg est assiégée par les armées de Louis XIV. Après la prise de la ville, l’ingénieur français Vauban, qui a dirigé les opérations du siège, entreprend de vastes travaux de fortification.

Pendant une courte période, de 1684 à 1697, le duché de Luxembourg reste sous régime français. Les Français prennent Luxembourg comme base de départ pour leurs expéditions guerrières vers l'Allemagne, et en particulier vers le Rhin. Ce fait inquiète les voisins de la France et contribue à la formation de la Ligue d'Augsbourg en 1686. Une guerre s'ensuit, qui force la France à restituer le duché aux Habsbourg en 1697 (traité de Rijswick). En 1715, après la guerre de Succession d’Espagne, les Pays-Bas méridionaux reviennent à la branche autrichienne des Habsbourg.

Par opposition aux deux siècles précédents, le XVIIIe siècle a été une période de paix au Luxembourg. Les règnes de Charles VI (1715-1740), de Marie-Thérèse (1740-1780) et de Joseph II (1780-1790) apportent un renouveau dans de nombreux domaines. Les réformes autrichiennes, telles que le cadastre thérésien introduisant l’égalité fiscale ou encore l’Édit de tolérance accordant aux non-catholiques la liberté de culte, annoncent déjà les innovations de la Révolution française [20]

LES ETATS PROVINCIAUX DU LUXEMBOURG

La province était représentée par les états formés des trois ordres du clergé de la noblesse et du tiers. C’est le 13 janvier 1359 qu’on voit pour la première fois le tiers réuni aux deux autres ordres. Voici, selon MM. Noblom et Gachard, l’organisation et les attributions de ces assemblées. L’ordre du clergé était représenté par les abbés de St Maximin près de Trèves, de Munster dans la ville basse de Luxembourg, d’Echternach, de St Hubert, d’Orval et par le prieur du monastère des Ecoliers à Houffalize ; l’ordre des Nobles par les nobles ayant haute justice et faisant preuve de deux quartiers de noblesse tant du côté paternel que du côté maternel.

L’ordre du tiers était formé de quinze députés élus par les quinze villes du duché nommées villes députantes dont huit dans le quartier wallon et sept dans le quartier allemand. Ces villes étaient Luxembourg, Arlon, Bittbourg, Diekirch, Echternach, Greveninacher, Remich, Bastogne Chiny, Durbuy, Houffalize, Marche, Neufchâteau, Laroche et Virton. Les campagnes n’avaient pas de représentation. Les états étaient convoqués par le conseil provincial sur l’ordre du gouverneur général des Pays-Bas, lequel fixait le jour de leur réunion. Parfois aussi le président du conseil provincial ou bien le gouverneur de la province comme chef de corps était désigné pour faire cette convocation [21].

--- SOURCES ET RÉFÉRENCES ---

La biographie de Bernard Tabar provient du Monasticon belge. Tome V, Province de Luxembourg,

avec l’aimable et précieuse aide de Mme Emilie Leromain, Direction de la Documentation, Responsable de la Mission appui à la pédagogie de la Bibliothèque Universitaire de Lorraine.

[1] [6] Petit (R.), Archives de l'Etat à Arlon. Inventaire des archives du prieuré du Val-des-Ecoliers à Houffalize. Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 1971 ; un volume in-4°, XVll-288 p., offset, 14 planches et une carte hors-texte.

[2] Profès : Qualifie le religieux ou la religieuse qui a fait les vœux par lesquels on s’engage dans un ordre religieux, après que le temps du noviciat a expiré.

[3] Un obituaire (du latin obitus : mort, décès) est un registre où sont inscrits les noms des morts et la date anniversaire de leur sépulture afin de célébrer des offices religieux pour le repos de leur âme Source Dictionnaire encyclopédique Larousse, 1998

[4] J. Vannerus, Obituaire…, dans Annales de l’Inst. Arch. Du Luxembourg, LVI, 35.

[5] Prieur : [Dans l'ordre de St Benoît] Supérieur(e) d'un couvent d'hommes ou de femmes détaché(e) d'une abbaye ; moine ou moniale venant immédiatement après l'abbé ou l'abbesse. Source Larousse.

[7] A.E.A, Archives du Prieuré de Houffalize, 195, Chapitre de 1682.

[8] [9] A.E.A, Archives du Prieuré de Houffalize, 185.

[10] A.E.A, Archives du Prieuré de Houffalize, 195, Fos II. V° -16

[11] D. Guilleaume, L’Archidiaconé d’Ardenne, dans B.S.A.H, XX, 146 – Louis Draway est mort à Houffalize en 1705 (E. Tandel, les Communes luxembourgeoise, IV, 729).

[12] Le règlement de la visite prescrivait de faire la cuisine « en haut dans les lieux destinés pour cela, où il sera defendu aux servantes d’entrer ». Les Nomina priorum précisent : «Ipse ex parte restituit et raparavit refectoria prout estant et cillunam superiorem » (édit. J. Vannerus, Obituaire…, dans Annales de l’Inst. Arch. Du Luxembourg, LVI, 40).

[13] Nomina priorum : J. Vannerus, Obituaire…, dans Annales de l’Int. Arch. du Luxembourg, LVI, et A.E.A., Archives du Prieuré de Houffalize, 279.

[14] A.E.A, Archives du Prieuré de Houffalize, 289

[15] Liste chronologique…, 1784, éd. E. Tandel, Les Communes Luxembourgeoises, IV, 729. – L’autel porte le millésime de 1698 (E. Tandel, Les Communes Luxembourgeoises, V, 698).

[16] E. Tandel, Les communes Luxembourgeoises, IV, 407-408, n° 719-723.

[17] Obituaire du XVIIIe s…, édit. J. Vannerus, Obituaire…, dans Annales de l’Int. Arch. Du Luxembourg, LVI, 35.

[18] Abbaye : communauté de moines ou de moniales gouvernée par un abbé ou une abbesse.

Monastère : Maison, régulièrement organisée, de moines ou de moniales

Abbaye et monastère sont des synonymes – Source Larousse

[19] Petit (R.), Archives de l'Etat à Arlon. Inventaire des archives du prieuré du Val-desEcoliers à Houffalize. Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 1971 ; un volume in-4°, XVll-288 p., offset, 14 planches et une carte hors-texte.

[20] Wikipedia

[21] Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, Volume 21, p. 10. De Institut archéologique du Luxembourg, Arlon, Belgium


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